- L'OBS numéro 3092 du 04 au 10 janvier 2024 par Jérôme Garcin (lien).
- DNA du 23 novembre 2023 par Thomas Lepostre (lien)
- www.poesibao.fr par Olivier Vossot (lien).
- Interview de Roland Reutenauer, par Isabelle Baladine Hohwald, dans le magazine Or Norme de juin 2024 (lien).

- Jérôme Garcin, L'Obs du 18/11/2021 (lien)
- N°2978 - Stéphane Bataillon, La Croix du 04/11/2021 (lien)
- Isabelle Baladine Howald, www.poezibao du 08/10/2021 (lien)
- Olivier Vossot, www.sitaudis.fr du 02/01/2022 (lien)
- Thomas Lepoutre, DNA du 20/10/2021 (lien)
- Sabine Dewulf, revue Diérèse n°83 hiver 2021-printemps 2022 (lien)
- Jean-Claude Walter, Revue Alsacienne de Littérature, n°136 2ème semestre 2021 (lien)

Entretien avec Roland Reutenauer par Isabelle Lévesque, www.terreacile.net, janvier 2022 (lien)

- L'Obs du 14 au 20 juin 2018 par Jérôme Garcin (ICI)
- Le journal des poètes du 3ème trimestre 2019 par Yves Namur (ICI)
- Recours au poème octobre 2019 par Denis Heudré (ICI)
- Recours au poème 03 décembre 2018 par Olivier Vossot ;(ICI)
- Arpa de juin 2018 par Gérard Bocholier (ICI)
- Revue de Littérature Alsacienne de juin 2018 par Jean-Claude Walter (ICI)
- La Vie du 06 juin 2018 par Gérard Bocholier (ICI)
- DNA du 24 mai 2018 par Marie Gerhardy (ICI)
- DNA du 11 mai 2018 par Dostena Lavergne (ICI)
- Revue Texture par Max Alhau (ICI)

- L'Obs, du 10 au 16 décembre 2015, par Jérôme Garcin (ICI)
- Reflets DNA, du 16 au 22 janvier 2016 (ICI)
- Dernières Nouvelles d'Alsace, du 10 novembre 2015 (ICI)

Avec Philippe Jaccottet, l'Alsacien Roland Reutenauer est le plus délicat, le plus précautionneux peintre des paysages et de l'invisible mystère qui les gouverne. Ce qu'il désigne - un chêne, des aulnes, une colline -, il l'interroge. Ce qu'il voit est toujours plus que ce qu'il voit : "On voudrait ajouter les fleurs inconnues / au vocabulaire de la joie / les nommer jusqu'à la dernière." Il se promène dans sa mémoire comme dans un verger et au milieu de ses morts comme dans une forêt, où Mallarmé lui donne la main. Ce poète-là a la grâce.
Jérôme Garcin - Le Nouvel Observateur - 14 03 2013
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... La poésie ? Depuis 50 ans, elle vient naturellement à Roland Reutenauer. Avec bonheur il s’adonne à cette expression littéraire sur cette terre d’Alsace reconnue comme un véritable carrefour de plusieurs civilisations et une région baignée d’influences diverses...
Son inspiration n’exclut pas un travail sur le rythme et le mot juste. Aussi prend-il garde que ce travail n’entame pas le noyau de l’inspiration qui se mêle à un souci de concision conférant son poids à chaque mot. Et de reconnaître que ses poèmes tendent vers la simplicité, mais une simplicité sans doute complexe...
Il accorde sa prédilection aux années d’enfance, cisèle des poèmes lyriques au-delà du sentiment et convoque les questions fondamentales et métaphysiques – d’où le titre du recueil – mais qui le laissent sur sa faim...
Jean-Louis Wilbert - DNA - 02 02 2013
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Roland Reutenauer vient de publier le beau recueil Passager de l'incompris, vibrant d'une intense présence au monde... Depuis L'Equarisseur aveugle, le poète alsacien passe au tamis de l’écriture le questionnement sur les mots, le déchiffrement incessant du monde...
...l ’emprise de la concision, d’une simplicité sans doute complexe... Et une plus grande lisibilité. Sans jamais se départir de l’épiphanie vocative, incantatoire. Lire et dire à haute voix ces poèmes puisqu’ils se souviennent du chant, de l’origine de la poésie lyrique...
Patiemment le passager de l’incompris tend les cordes de ses instruments et symphonise notre condition humaine avec plus d’intensité et de lucidité. N’est-ce pas là le rôle du voyant que de briser l’état des choses, nous obliger à voir ? ...
... Par tous les temps de l’âme, le poète réalise un beau tour de faiblesse quand d’autres s’emploient au tour de force.
Veneranda Paladino, REFLETS DNA, 16 février 2013
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C’est avec bonheur que Roland Reutenauer s’adonne à l’expression littéraire, lui qui partage la conception de René Daumal : « Désapprendre à rêvasser, apprendre à penser, désapprendre à philosopher, apprendre à dire. Cela ne se fait pas en un jour. Et pourtant, nous n’avons que peu de jours pour le faire »...
Dans son dernier recueil, Passager de l’incompris, il accorde sa prédilection aux heureux jours de son enfance passée à flâner dans les Vosges du Nord, l’Alsace Bossue et la proche Lorraine. Il cisèle des poèmes lyriques au-delà du sentiment et convoque les questions fondamentales - d’où le titre du recueil – qui le laissent sur sa faim...
Ceux qui lui sont fidèles savent que Roland Reutenauer continuera, comme par le passé, à rester « sensible au pouvoir d’évocation des mots, à leur beauté et à leur mystère ». C’est qu’il préfère toujours le poème au bavardage et à la logorrhée !
Jean-Louis Wilbert, L'Ami-Hebdo, 16 février 2013
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Roland Reutenauer est un observateur attentif de la nature, du monde, un poète qui réfléchit sur les mots, leur limite, leur pouvoir...
Engranger les mots demeure une opération presque physique à laquelle le poète ne saurait se soustraire. Mais dans ce livre apparaît parfois une sagesse, un désir de s’en tenir à l’instant, à récuser l’avenir, à préférer l’ici à l’ailleurs. Dans de nombreux poèmes Roland Reutenauer s’interroge sur cette nécessité de s’attacher à l’instant : « vivons la majuscule de l’instant », écrit-il. Cette adhésion demeure aussi un gage de fidélité envers le passé, ce temps jamais dissocié du présent. De même, le poète s’en remet parfois à la force des rêves qu’il entend préserver au même titre que la réalité…Dans ce cheminement poétique, Roland Reutenauer exprime parfois ses doutes, ses craintes et il invite le lecteur à partager cette sagesse déjà exprimée… Avec Passager de l’incompris, il parcourt des paysages dont il déchiffre le sens, qui l’entraînent à des réflexions dont les mots sont les guides fragiles et nécessaires : il s’agit bien d’une leçon de choses qui s’impose et dont chacun retiendra la portée.
Max Alhau, revue numérique Texture, février 2013
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Roland Reutenauer est le poète de la fidélité à un paysage. C'est Jérôme Garcin qui écrivait il y a quelques années : " Après trente-deux ans d'éloignement, Roland Reutenauer est revenu vivre dans la maison de son enfance, face à la rivière et au chêne qui semblaient l'attendre avec la grande patience des éléments"... Paysage familier et point de départ à la méditation et aux questions qui traversent les poèmes...
Ce sont poèmes à hauteur de regard mais qui permettent de voir là où le regard ne porte plus. Roland Reutenauer, évoquant le paysage qu'il a quotidiennement sous les yeux ou qu'il arpente souvent, écrit une ode au bonheur simple qui contient ce qui nous dépasse tous, une "fable du secret" aux questions existentielles...
Le lecteur attentif découvre là que cette poésie n'est pas seulement celle du monde naturel, réel, sensible, mais aussi celle du doute et de l'inquiétude...
Lucien Wasselin, revue numérique recoursaupoeme.fr, mars 2013
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... Syllabes et vers au coeur de cette quête que Reutenauer dessine depuis des années-lumières avec sa chronique du visible et du transparent (l'un de ses titres) et qu'il imprime ici avec force et précieuse clarté, malgré les obstacles - ces "ronces" qui souvent nous dérobent quelque mystère ou vieilles vérités. Non pas dans la tristesse, la provocation ou le renoncement, mais une mélancolie certaine qui s'insinue entre arbres, pierres et embûches du chemin. En un poème reserré à l'extrême, sans anecdotes ni un mot de trop - quand il s'agit de dévoiler "ce mur de silence" - car il n'y a pas d'alternative. Il le fait selon son tempo, sa lucidité, dans une langue drue "en chemin vers le limpide et le dépouillé" qui fait appel avec un constant bonheur à notre belle langue françoise...
Jean-Claude Walter, Elan - Cahiers du FEC, 1er trimestre 2013 (ICI)

Plus s'éloignent les couleurs et les parfums de son enfance paysanne, mieux il s'en émerveille. Roland Reutenauer, 66 ans, est un grand et modeste poète du souvenir. Il n'oublie rien des ciels, des pommes, des pinsons, des rivières à "truitelles", des soucis et des jours qui l'ont fait. Parfois, le printemps algérien s'ajoute aux hivers alsaciens. Comme Philippe Jaccottet, c'est un contemplatif actif, un méditant ardent, un célébrant que chaque poème, d'une douce beauté, "console de savoir nommer sans rien déchiffrer".
Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur du 3-9 décembre 2009
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... "Elégies et pierres de fronde" est une suite de poèmes lyriques où se mélangent douleur et mélancolie. Roland Reutenauer y donne libre cours aux sentiments ressentis au fil des années. Avec une certaine nostalgie rapprochant encore davantage le poète du lecteur... D'autres pages s'échappent, enfin, les cris de révolte qu'il projette vers ceux qui, tant dans le monde politique qu'économique, manient des paroles dévoyées, mensongères ou vides... Pour lui, référence est faite à David, à la fois musicien, poète et psalmiste qui, avec son arme rudimentaire, parvient à terrasser le géant Goliath !
Jean-Louis Wilbert, Dernières Nouvelles d'Alsace, 13/12/2009
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Avec la même attention au "goût très fin d'éternel" qu'évoquait Jean Follain, Roland Reutenauer fredonne à mi-voix la mélodie des heures qui passent, tristesse et joies confondues ...

Entre malheurs passés et malheurs à venir
soucis variés et ordinaires la joie

...
Ainsi sommes-nous, avec l'âpreté du monde, soudain réconciliés, au détour du chemin frugal.
Jean-Claude Pirotte, LIRE, février 2010
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... Elégies et pierres de fronde : dès le titre de son récent recueil, l'auteur conjuge ses deux composantes - le lyrisme avec sa mélancolie tempérée, et l'esprit frondeur sans lequel il n'y a pas d'insurrection de la langue, c'est-à-dire de création.
... Nulle passivité donc, mais l'engagement, le qui-vive, la lucidité. En quête du "secret de nos jours" aussi bien dans les territoires de l'enfance que dans la lecture du vent qui passe.
... d'une page à l'autre se met en place la musique fine et persistante de cette "biographie des songes" dont le poète de Wingen-sur-Moder a le secret.
Jean-Claude Walter, DNA/Reflets, 13 février 2010
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Auteur discret s’il en est, Roland Reutenauer n’a jamais quitté son Alsace natale et il ne fréquente pas les milieux littéraires. Son œuvre faite de vingt recueils, tous ou presque publiés par Rougerie, couronnée d’un prix en Belgique et du prix Artaud en France, traduite en vietnamien et saluée par Jérôme Garcin dans plusieurs de ses chroniques poétiques du Nouvel Observateur, est remarquable par la constance de ses choix et de son inspiration. Chronique du visible et du transparent, le titre d’un de ses recueils, pourrait la définir. Sobre, claire, obstinément vouée aux paysages naturels, la poésie de Reutenauer exprime un sentiment d’être aussi inquiet qu’émerveillé parfois, une poésie qui cherche, selon ses propres termes, à « vérifier l’âme du monde ».
Jean-Pierre Siméon, directeur artistique du Printemps des poètes, dans l’émission sur France Culture du 21 mars 2012, Atelier fiction – Géographie du poème, carte blanche à Jean-Pierre Siméon consacrée à trois poètes publiés par les éditions Rougerie :
Angèle Vannier, Jean l’Anselme, Roland Reutenauer.
Lecture par Elodie Huber, Nicolas Gonzalès, Olivier Martinaud, Thierry Bosc.
Musique originale de Sophie Agnel au piano et de Jean-Christophe Feldhandler aux percussions.
Réalisation : François Christophe.
Pour ré-écouter l'émission cliquez ICI

... Roland Reutenauer, grand musicien du réel, s'attache au minuscule, à l'infime, à l'intime...
Ce qui retient Roland Reutenauer ce sont les choses ordinaires, humbles, comme la contemplation de la nature et des oiseaux.
Le poète mesure le temps et son épaisseur, sa densité...
Alors le voyage de naturel et de contemplatif passe dans le domaine de intime et du voyage intérieur.
Prenant les chemins de traverse, Roland Reutenauer s'émerveille d'étranges métamorphoses... La puissance, la profondeur du langage et des mots s'allient avec les résolutions intimes.

Gérard Paris
H4728 - revue de poésie, Angers
n°20 (Deuxième semestre 2011)

Le treizième recueil de Roland Reutenauer s'ouvre par un poignant « Carnet d'hiver », où le poète, confronté au mal qui frappe son aimée, et dont la tempe porte la marque rouge, interroge « l'obscur de nos lendemains » et frotte les mots « à l'épreuve de l'hiver ». Reutenauer voyage dans l'inquiétude comme en Indonésie, d'où il a rapporté un autre carnet, plein du silence des bouddhas et d'un ciel appelé chaque jour à rejoindre la terre. Elégiaque et sobre à la fois, lumineux et noir, c'est un de ses plus beaux livres.
Jérôme Garcin (le Nouvel Observateur, 15 février 2007).

... Une telle fidélité d'un auteur à ses images, ses impressions premières, ses tours et détours dans l'univers du quotidien et l'aspiration au surnaturel - cela mérite respect et attention - car cela s'appelle une oeuvre.
... Il n'y a aucun repos, aucun répit dans ce questionnement acharné du tout et des riens - le temps qui fuit, le quotidien, les rencontres, les voyages - en Indonésie par exemple -, cette quête de l'espérance et de nos voeux les plus chers, les plus intimes...
... A lire et à relire ces poèmes, nous voysons bien ce qu'ils gagnent en profondeur, en clarté, en beauté....
Jean-Claude Walter (Elan, 1er trimestre 2011, mars 2011).
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Conçu comme un triptyque, le recueil de Roland Reutenauer se présente sous la forme de carnets qui mettent en évidence deux thèmes majeurs : le temps et les mots. A partir de ces deux notions s'élabore une poésie de l'intime où la réflexion côtoie la description de différentes réalités...
Précisément les mots constituent pour Roland Reutenauer ce second thème. Ils apparaissent comme l'exacte traduction de son moi profond : nulle possibilité de se soustraire à leur emprise, pas davantage de leur accorder un pouvoir mensonger. Ils demeurent témoins et acteurs de ce que le poète éprouve...En d'autres circonstances ils se font les interprètes de l'espoir qui n'abandonne jamais celui qui se livre à eux...
Dans "Périple et détours" , chaque poème dépourvu de ponctuation permet aux mots de couler, à l'image du temps dont nous avons dit la prégnance. Cette écriture fluide entraîne le lecteur dans la compagnie de Roland Reutenauer, poète de la pudeur au regard toujours porté sur le monde et transfiguré par l'écriture.
Max Alhau (Autre Sud, juin 2007, Marseille).

... La poésie de Roland Reutenauer est pleine d'une mystique qui jaillit littéralement d'une inspiration tirée de choses simples qui sont son environnement naturel, campagnard, mêlé à une vie matérielle apparemment sobre mais pleine d'une complexité intérieure et d'un regard tragique sur soi, sur la vie, la destinée, le temps. A travers des poèmes courts, concis se dégage une dialectique où se disputent une fausse quiétude et une tension sous-jacente d'où sont extraites d'heureuses images et métaphores qui font la preuve de la qualité poétique de son oeuvre. Une oeuvre qui devrait être retenue par le temps.
Brahim Hadj Slimanne
Le Jeune Indépendant (quotidien algérien) 07 avril 2007.

Roland Reutenauer reste fidèle à son pays, au souffle profond qui s'en dégage, à ses forêts opaques ... C'est là que coule la source de l'être, où il est indispensable d'empoigner une bêche une faux ; cet acte de survie lui permet de respirer pleinement l'odeur de la terre...
J'ai toujours pris beaucoup d'attention en entrant dans un livre de l'ami Roland, un des authentiques poètes de ma proximité ; ni raison, ni déraison, une logique sans faille de terrien pur continuant le chemin dégagé par tel ancêtre, par tel proche. Souvenance, devoir de mémoire, fidélité, avant de s'éloigner, sans implorer. Comment dépasser ces quelques vers, sinon en faisant silence : « Une faux qui scintille / et une botte de fourrage sur le dos / il entre dans l'éternité / par la porte de l'étable ».
Gaspard Hons (Le Mensuel littéraire et poétique mars 2007, Bruxelles).

... De son "Equarrisseur aveugle" , il fit dès 1975 - premier recueil chez Rougerie - la figure du poète chaque jour sculptant son oeuvre dans la nuit du doute et de l'incertitude. Le reconvoque ici : Il faudra qu'il sorte à la fin / de mon poème / cet équarrisseur aveugle / déserte sa hutte en papier / et dans le réel tout cru déroule / sa pelote de métaphores / qu'à la place du coeur il s'est fourrée ...
Cet hiver de Reutenauer trouve à qui parler aussi en d'autres latitudes, à l'occasion d'un Printemps des Poètes qui un jour le sollicita jusqu'en Indonésie, et dont le Carnet javanais recueille ici les humeurs et émotions. Aussitôt tressées dans un Carnet des jours ordinaires où la passion de l'équarrisseur à tous les périls de nos soixantaines fait face toujours...
Antoine Wicker (Reflets/DNA - 6 janvier 2007).

Voilà quarante ans, un jeune instituteur entrait en poésie avec son premier recueil, "Blessures" . Consécrations, traductions (jusqu'en vietnamien) et renommée ont suivi depuis le prix Antonin Artaud pour "Demain les fourches" (1978), son troisième livre chez Rougerie - à qui il demeure fidèle. Désormais, "son hiver trouve à qui parler", dans ce treizième recueil, élégiaque et sobre, ramené de rudes pérégrinations en Indonésie - et en d'étranges territoires de l'inquiétude et de l'absence.
Nous ne voyons plus rien
la moindre insouciance tombe
sous le verdict glacial
d'un matin de novembre

Mais parfois, il suffit de quelques feuilles inspirées, détachées "d'un silence réconcilié" pour "se persuader qu'il fera clair / dans les secrets sous peu".
Michel Loetscher (Les Saisons d'Alsace / printemps 2007).

... Reutenauer ne cesse de s'aventurer dans l'espace de liberté totale que reste à ses yeux la poésie...
Contre les dures réalités de la vie auxquelles il est confronté en 2004 et la résurgence des images des bonheurs passés viennent se bousculer les craintes, les doutes et les silences qu'on souhaite ardemment faire regagner la chaumière de l'espoir...
Dans Carnet javanais , Roland Reutenauer cisèle son immersion dans le monde exotique également découvert en 2004 face à la mer de Java...
Le dernier chapitre intitulé Carnet des jours ordinaires ... lui fait prendre conscience du temps de la détresse où l'homme ne cesse de régler ses différences en régentant tout et en omettant de mettre en avant l'humanité qu'il porte en lui...
Jean-Louis Wilbert (Les Dernières Nouvelles d'Alsace, 10 janvier 2007).

... C'est à un double voyage dans le temps et dans l'espace que nous convie Reutenauer. Par opposition aux jours et aux lieux ordinaires le poète nous plonge dans le dépaysement de l'indonésie : des rizières à géométire contemplative aux volcans ombrageux, de Jakarta à la mer de Java, de la civilisation occidentale à la civilisation extrême-orientale. Avec en paralèlle le temps et les mots : le temps qui se disloque, se fissure, les mots qui se désagrègent pour finir en coulée de sable...
Alors apparaît la figure de l'équarrisseur aveugle déchiffrant parole et silence, tenant l'effroi à distance, tentant de fiancer rêve et réalité...
Gérard Paris (Bleu d'encre, Belgique, n°18 décembre 2007).

Après trente-deux ans d'éloignement, Roland Reutenauer est revenu vivre dans la maison de son enfance, face à la rivière et au chêne qui semblaient l'attendre avec la grande patience des éléments
Dans ce cahier d'un retour au pays natal où il dispose, avec méticulosité, la luciole d'hiver, les premières quetsches, les orties et la pierre ponce, le poète alsacien retrouve, pour décrire son paysage familier, la ferveur d'autrefois. "J'appelle à la rescousse/des mots qui vérifient/l'âme du monde".
Ce beau recueil de poèmes est une maison qu'on a envie d'habiter.
Jérôme Garcin (le Nouvel Observateur, 3 mars 2005).

Il y a chez Roland Reutenauer des belles images pour nous séduire, pour nous prendre au piège, puisq pour nous embarquer dans ce qu'il y a de plus philosophique, non de systématique, mais de quotidien, d'existentiel...
Ce livre, le douzième publié chez le même éditeur est l'exemple d'une fidélité à un éditeur, à lui-même et à un pays dont il est une des voix les plus profondes, les plus intenses, les plus sincères : l'Alsace est rarement nommées par Reutenauer, elle est pourtant présente, son âme nous est offerte, on la sent, ressent...
Reutenauer n'écrit pas qu'il est revenu dans son jardin, il écrit "on se croirait revenu", c'est dire qu'il est ompossible de faire table rase. Il ne nous reste plus qu'à habiter un contour, une forme, un espace et à l'apprivoiser...
Gaspard Hons (Le Mensuel littéraire et poétique février 2005, Bruxelles).

... Le sommet peut-être d'une oeuvre dont le peu complaisant poète, et peu sensible aux sirènes de la mondanité littéraire, tire légitime fierté : c'est le douzième - et très beau, très intense - recueil qu'il publie chez Rougerie, auquel Reutenauer est fidèle depuis 1975. Depuis L'Equarisseur aveugle, qu'il adopta d'entrée en figure emblématique du poète sculptant son oeuvre dans la nuit du doute et de l'incertitude...
Antoine Wicker (Les Dernières Nouvelles d'Alsace - Reflets - janvier 2005).

... C'est de liberté qu'il s'agit. Une vertu cardinale encore affirmée dans son dernier oucrage : l'auteur y laisse vagabonder son imaginaire au fil d'une inspiration puisée dans des moments d'ouverture, de silence, chers à son coeur... des successions d'images optimistes ou nostalgiques, un périple au fil des saisons et des âges de la vie. Toutes porteuses d'une critique implicite de la dictature de l'économie...
Nicolas Blanchard (Les Dernières Nouvelles d'Alsace, 2 décembre 2004).

Il écoute les mélancolies des bords de zinc, apprivoise le rire des enfants dans l'eau, entend les nains disserter sur la pelouse et Bouddha méditer à l'auberge - lui-même soliloque sous un poirier et se rappelle avoir autrefois gardé les vaches, brouetté un quintal de betteraves, écouté l'angélus dans la forêt hercynienne, aimé une Vénus de Milo, "seins dorés à la feuille des songes".
Le Rhénan Roland Reutenauer est un poète comme on les aime, dont chaque vers, chaque visage, chaque souvenir, chaque émotion, chaque image, ciselée à l'or fin, "à quelqu'un veut sourire".
Jérôme Garcin (le Nouvel Observateur, 8 novembre 2001).

Arrêt sur image. Autoportrait. Un état des lieux. Un poète que nous aimons pour sa discrétion et sa pudeur, arrête l'horloge du temps, médite sur le chemin parcouru...
Un élément symbolique qui échappe sans doute au poète traverse son livre : le contenu manifeste de celui-ci dévoile sans peine son contenu latent : livre-liquide ! Eau, fleuve, pluie, Rhin, salive, soupe, schnaps, bière : autant d'éléments permettant la grande lessive, la purification ou le désir de se dégager, de se retirer, de rejoindre la maison perdu...
Leçon de sagesse à développer en toute ruralité avec les compagnons de rencontre restés au fond de son éternel sac à dos. Héraclite, Wasserwill, le wanderstock et son ruisseau (Descartes), Nietzsche, Bouddha méditant à l'auberge et le pensionnaire de Tübingen, le regard plongé dans l'eau.
Leçon de sagesse d'un poète, loin des bruits du monde, nous confiant entre le cœur et le rêve, l'essentiel, la dimension de l'être...
Gaspard Hons (Le Mensuel littéraire et poétique n° 298 Janvier 2002, Bruxelles).

... Un poète ici se pose en visionnaire encore, ou déjà désespéré, peut-être bien romantique - le recueil chemine en quelques-unes de ces humeurs, y file encore une fois le récit d'un vieux compagnonnage amoureux, y court comme hier de vives saisons, y retourne à la maison de père et mère : "je reviens parler la langue / de mon enfance à des murs / qui comprennent"
Antoine Wicker (Dernières Nouvelles d'Alsace, 19 décembre 2001).

"Avant longtemps" ne déroge pas à la continuelle recherche de l'homme et de son espace environnant. D'emblée, la preuve est donnée par ""Bienvenue à Wasserwill" ouvrant le chapitre "Figures" et se complétant harmonieusement au fur et à mesure des suivants : "Raisons sauvages", "Jours contés", "Médiates" et "Outre-cœur".
Par son retour à la maison de l'enfance à Wingen, Roland Reutenauer replonge avec délice dans les jours d'antan et s'adonne au "tout à recommencer autrement et mieux"...
Jean-Louis Wilbert (Dernières Nouvelles d'Alsace, 17 février 2002).

Une oeuvre d'une humanité profonde.
Discret s'il en est, le poète alsacien ne court pas les estrades et n'encombre pas les revues. Mais voilà longtemps qu'il donne, livre après livre, une oeuvre d'une humanité profonde, sur un ton sobre et mesuré, dont un des premiers "Chronique du visible et du transparent" dit assez la méthode.
Dans son nouveau recueil Avant longtemps, Reutenauer dessine comme à main levée (mais le trait est précis et ferme, riche d'implicite) des "figures", buveurs au café, enfant décorant le sapin de noël, un couple sur "un quai de gare". Mais ce n'est jamais pour l'anecdote. Plutôt pour saisir le sentiment complexe, paradoxal, qui habite le vivant, entre solitude et nostalgie taraudante, élan pudique, tendresse et déréliction.
Reutenauer qui se peint à l'occasion lui-même avec ironie dans une sorte d'autoportrait de l'auteur en vieux poète, romantique et désespéré, excelle à rendre son univers géographique et mental sous le "ciel rhénan.
Il vise dans un effort intègre à rendre au plus juste l'intensité d'instants gagnés à la conscience et au coeur, comme l'effritement continu des jours. Et puis il a là une fulgurante santé : Reutenauer marche, principalement dans le "froid de novembre" et les "jours de févrieré" (sans doute parce que le froid clair fixe, dirait-on, les choses), il marche au coeur du concret, le seul qui tienne, celui de la nature.
C'est pourquoi il vante le bienfait de la randonnée : "Je crois au vent qui dénoue". Nul pittoresque campagnard, pas d'écologie buissonnière, mais la métaphore d'une recherche obstinée qui veut "cueillir au fond du tourment / un rameau fleuri".
De l'espérance il y en a en effet, fût-elle incluse dans la perte. C'est ce paradoxe douloureux, que le poème affronte. Rares sont ceux qui le disent avec une telle franchise, une telle intensité...
Jean-Pierre Siméon (L'Humanité, 16 mars 2002).

Roland Reutenauer, dans un livre qui joue de l'ellipse comme de la métonymie avec un brio étincelant, nous entraîne "Avant longtemps" (Rougerie), dans cette sphère étonnante d'atemporalité et de pure création qu'est tout paysage..
Apte à la maxime (on voudrait s'y tenir / parler haut et fort à ses humeurs), au zeugme, à l'hendiadys (il entend rire les enfants / et grincer les rames), le poète renouvelle le poème surréaliste, l'allège, prend les mots au pied de la lettre (le passage d'un train culbute / le silence qui se relève vite) pour en tirer toute une sagesse du vivre, ironique, à la fois tendre et distanciée...
P. Leuckx - Le journal des Poètes - n°3/2007 - Bruxelles.

Si la poésie c'est une manière de vivre avant d'être un art de dire, alors Roland Reutenauer mérite le beau nom de poète. Une sensibilité à fleur de peau, une exceptionnelle présence au monde, aux êtres aimés, à la mémoire, une pureté dans le phrasé qui rappelle Jaccottet. Ecoutez : "Quelle révolte seulement / se fomente et chaque matin / s'inverse en douceur / Nous lapons le sel tombé/ de la veille déclinant vivre / à l'insoluble de quoi".
Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur, 18-24 mars 1999.

... Reutenauer, l'un des moins complaisants vraisemblablement de nos poètes... Prégnance de la nuit et de la nature, et du paysage, et de la mort ; retour d'enfance et mémoire amoureuse ; mort du père et douleur et difficulté de la quête poétique...
Antoine Wicker, les Dernières Nouvelles d'Alsace, 27.03.1999.

... La lecture d'un livre de Roland Reutenauer nous laisse rarement intact. L'épreuve passée, une sérénité semble toucher le lecteur. Quelle vérité cousue dans la doublure des songes, interrogation rapportée d'une marche en montagne - réelle ou métaphorique - ouvre sur la promesse de l'hiver à sa fin :
il est un ciel et aucun nuage
ne s'attarde comme on sait

Autre promesse, celle ouvrant sur quelques solitudes, mais en partage. Du lieu d'écriture de Reutenauer le Ban de la Roche n'est pas éloigné. Sont proches et présents, Chamisso, Maître Eckhart, Schelling et d'autres précieux complices de la chose poétique, dont "les maîtres de la rue de l'Echauguette, ces magiciens de l'encre et du feu".
Il est urgent de lire Roland Reutenauer, ses poèmes écrits par nécessité récusant nos consolantes simagrées...
Gaspard Hons, le Mensuel littéraire et poétique n°269, mai 1999, Bruxelles.

Par la grâce de sa poésie, Roland Reutenauer semble dérober aux choses et aux êtres ce qui fait leur teneur, leur substance. Voleur de feu en quelque sorte, dans le domaine des mots et des émotions… Roland Reutenauer existe par une poésie exigeante, capable de sérier les propos sans tenir compte d'un lyrisme que l'on devine omniprésent, mais qui est jugulé à plaisir afin que le poète préserve une solitude créatrice... Un jour ou l'autre, livre de l'intimisme, est un combat singulier entre l'auteur et les mots, entre l'auteur et ses mots Ce combat est d'autant plus passionnant qu'il met en présence un poète de grande qualité et des textes ciselés avec amour...
Jean Chatard, revue l'Arbre à paroles, mars 1999, Amay, Belgique.

Né en Alsace en 1943, il publie peu, sans trahir une retenue en accord parfait avec la gravité de son écoute. Ce livre est son dixième et tous ont paru chez Rougerie (Ombres donatrices, Jours contés, Biographie des songes...), une double et belle fidélité. Peut-être la présence des choses – même, avoue-t-il, auraient-elles parlé, autrefois, "sans que je les écoute" – peut-elle aider à refuser l’oubli dans la mesure où Roland Reutenauer, avec une discrète dilection, s’attarde à la beauté naturelle de ce qui l’entoure, et privilégie, comme pour étancher une soif de dire sans jamais élever trop haut la coupe, l’eau qui perle d’une fleur, l’eau des mots, "et tous les matins / le seau à remonter du puits / sans que trop ne se perde". Poèmes de forme brève, libre, à peine discursifs, ils excluent l’inutile, leur pulpe âpre serrée sur une intime nécessité. Chaque terme, chaque ellipse y sont pesés sur une délicate balance, le concret et l’abstrait en équilibre à la pointe du vers – "tendres feuillages / qui balancent dans la stupeur et le bleu". La nature n’est pas prise pour un fond de scène, car la parole lui est dévolue par un effet de substitution parfois proche du haï-ku : "Jour et nuit l’étang fixe le ciel / sans jamais lui parler" – miroir ouvrant sur le rêve. Apparente simplicité. Il n’est pas aisé de faire entendre à mi-voix une sagesse qui voile avec pudeur les meurtrissures de l’homme.
Claude-Michel Cluny.

... En poète, mais aussi en artiste, Reutenauer sait décomposer la valeur subtile des minutes changeantes comme la lumière décompose la réalité visible...
Joseph Paul Schneider, Luxemburger Wort n°16.

Roland Reutenauer partage avec les hommes au milieu desquels il vit cette patience et cette persévérance, qui lui font remettre sans cesse sur le métier son ouvrage. Il ne pourrait vivre autrement qu'avec ces phrases "dont le destin / se réduit à tisser en nous ce poème / qu'aucune lecture ne défraîchit"...
Hubert Birringer, les Dernières Nouvelles d'Alsace, 01 juillet 1995.

... Le lecteur, qui a suivi Roland Reutenauer avec ravissement au long de son périple, retrouve l'une de ces pierres, dans le dernier texte du volume, où le poète annonce : "Je repars / me frotter à la pierre". Pierre d'achoppement, ou pierre philosophale ? Elle se lit comme l'emblème d'un travail exemplaire, œuvre gravée, rêve du minéral à travers l'éphémère de tout ce qui vit. Bref : l'un de nos songes d'éternité.
Jean-Claude Walter, Revue alsacienne de poésie n°51, 1995.

... Ce recueil dit le monde tout en s'interrogeant avec lucidité sur le rapport inaccompli, toujours à recommencer mais unique.
Michel Monnereau, Poésie terrestre n°7, 1996.

La langue poétique de Roland Reutenauer crisse comme les pas sur le sable, comme la vie sur les rêves. Elle donne à entrevoir des significations aléatoires, des dissonances qui sonnent vrai. Elle place d'emblée ses lecteurs au cœur d'une fonction ultime de la poésie : la quête des réalités invisibles à travers le travail de la langue...
... l'agencement des mots, leurs résonances aiguës, leurs images rigoureuses sont dans le ton de l'invention poétique réelle, celle qui dérange et appelle la relecture pour aller au bout du plaisir de la langue...
Richard Kleinschmager, Dernières Nouvelles d'Alsace, 07 janvier 1992.

... Pour l'auteur, comme pour son lecteur, réalité et rêve sont interchangeables et se fondent, grâce à l'alchimie de la langue, elle qui permet de "besogner longtemps encore la singulière présence des choses"...
Jean-Claude Walter, Revue alsacienne de littérature n°38, juin 1992.

... Penseur, mais poète d'abord, Reutenauer entre métaphoriquement dans le monde… Poésie âpre, rêche, incisive, proche d'une " déglutition " mentale, poésie-équarrissage, poésie convulsive, la poésie de Roland Reutenauer est interpellation, écartèlement, souffrance...
Gaspard Hons, le Mensuel littéraire et poétique, n°203, mai 1992, Bruxelles.

Ce n'est qu'après une certaine fréquentation des poèmes de Chronique des voyages sans retour que le lecteur peut pénétrer la richesse secrète de la poésie de Roland Reutenauer. Il trouvera dans cette poésie les éléments d'un lyrisme intérieur qui ne renonce jamais à décrire ce qui se passe de l'autre côté du miroir... La syntaxe syncopée des vers introduit dans ces pièces, souvent d'un seul tenant, une dimension nouvelle. D'un bout à l'autre du recueil, c'est comme un long dialogue qui s'élève et qui ne cesse de surprendre par son rythme et ses trouvailles langagières.
Albert Ayguesparse, le Journal des Poètes, Bruxelles, 1992.

... D'année en année se construit l'oeuvre poétique de Roland Reutenauer. Dans ce recueil, il entraîne le lecteur dans une "frénétique errance parmi les mots et les raisons". Formule qui permet de mieux aller dans ces paysages donnés ici à lire. Poèmes qui disent l'apprentissage jamais fini, et l'arpentage du monde peut-être comme moyen pour que "de tout son gravier rance le coeur se vide". Ne négligeons pas un poète qui, aujourd'hui, sait voir, regarder et dire les lieux, les saisons, les couleurs, la fraîcheur, les odeurs et le vent.
Bulletin critique du livre français, juin 1992.

Poésie des sensations, le texte nous transporte à travers temps et espace : les saisons et les lieux défilent dans cet imaginaire comme sur l'écran blanc des souvenirs d'enfance...
Chaque poème est une fenêtre ouverte sur l'extérieur, petit rectangle dont la brièveté supporte tous les rapprochements qui rallument l'oeil de la métaphore...
Roland Reutenauer sème en nous ses "cailloux", avatars de la graine du semeur, comme autant de possibilités de faire des ricochets dans l'onde qui s'étire, comme autant de "possibles" ouverts par les mots qui résonnent...
Charlène Clonts, revue numérique Recours au poème, mai 2013
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... Sans emphase aucune, par des émotions aussi intenses que retenues, Reutenauer nous mène au plus près de notre rapport au monde. Il n'y a pas de plus nécessaire école de réalité que la poésie. Ce sont les poètes et les mathématiciens qui inventent le monde de demain...
Richard Kleinschmager, les Dernières Nouvelles d'Alsace, 28.03.1989
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... Reutenauer superpose ses strates poétiques (ou ontologiques) comme des couches de neige, comme des saisons qui se chevauchent, comme des jours qui se bousculent...
Les mots "intime" et "quotidien" situent le poète à la fois du côté de la pensée (de cette pensée de pointe) et du côté de l'action. Son poème se dresse comme se dresse contre le vent un mât chargé de voiles. Son poème, "un livre d'espace" où s'inscrit ce qui avant de disparaître fait tache d'huile. Il en est ainsi, comme de la musique de Bach : un apaisement dont on ignore l'origine et le sens !...
Gaspard Hons, Estuaires n° 8, Luxembourg, 1989

... Les mots ne sont pas utilisés pour eux-mêmes (le verbalisme cher à tant d'amateurs superficiels), ils servent de matériau pour construire la pensée ou l'émotion, pour fabriquer, comme la vie, ce mystère appelé poésie... Non. Pas de commentaires. Que chaque lecteur se laisse aller à l'écriture, à la vision du monde de Roland Reutenauer. Graminées au vent est un verger plein de fruits mûrs. Les cueillir sans précipitation, les garder en bouche en mâchant longuement. La saveur n'en sera que plus pénétrante.
Camille Claus, Elan, janvier 1989

A mains nues, cheminant dans la poussière, on étreint le monde et sa réalité. Ici, la quête d'absolu traverse le quotidien. L'auteur est à l'écoute de l'interminable palpitation des "choses précaires", incertaines, qui émergent de l'ombre mouvante avant de plonger dans une éblouissante lumière...
François Mary, Plein Chant n° 45, Bassac, 1989

L'auteur est un questionneur de soi et du monde, un homme "qui sait les choses précaires et s'en grise". Il est un veilleur qui s'efforce de noter la version la plus transparente, la plus authentique du moindre instant, sans jamais oublier son caractère irremplaçable et éphémère...
Georges Sédir, Le Républicain Lorrain, 14.11.1986

... Jours contés Liqueurs du dasein est une invite à demeurer dans la parole authentique, dans l'existence enracinée là, où se joue notre provenance. Par bribes et fragments, par heurts et secousses le poète nous amène là, au seuil du temps et de l'espace, en quelque parloir de l'être, sur quelque marché ontologique. Très proche de nous.
Gaspard Hons, le Journal des Poètes n° 6-7, 1989

... Au-delà de cette réflexion : "... parfois le chemin n'est pas de ce monde" s'instaure tout l'univers de Reutenauer, tout son parcours métaphysique incrusté dans la matérialité du monde, dans le physique d'un pays bien réel. S'annonce aussi la question, l'interrogation, le doute malgré l'accord parfait du poète avec son environnement, avec son poème. Fidèle au plain-chant du pays, aux images presque mythiques qui s'en élèvent, le poète doit également subir un contre-chant : celui de l'inquiétude, du mal de vivre, de l'impossible bonheur. Celui d'une réalité quotidienne et obsédante oscillant entre la raison et la déraison, entre la vie et le poème.
Gaspard Hons, le Journal des Poètes n°1, février 1985, Bruxelles

... Il y a chez ce poète discret, mais reconnu par ses pairs (Prix Artaud 1979) une volonté d'intime cohérence : acte de vivre et acte d'écrire se confondent... Roland Reutenauer est de ces poètes qui préparent l'avènement non de cette mauvaise littérature envahissante, mais d'un véritable univers d'une parole totalement signifiante...
Joseph Paul Schneider, Luxemburger Wort, 05.04.1984

... Un paysage mental en ébullition, où la fiction s'émeut sur les lèvres de l'histoire, où poésie, amour et désespérance ébranlent la société du livre, de l'écriture et de l'édition. La soulèvent une fois encore dans l'effort obstiné, laborieux, d'un jaillissement de pure lumière avant qu'elle ne s'écroule "dans le feuillage haut du désastre".
Antoine Wicker, le Nouvel Alsacien, 05.06.81

... Non figurative pour l'essentiel, la poésie de Roland Reutenauer émane d'une musique propre et de la sobre beauté des mots rendus à eux-mêmes, pour une richesse d'images tout à fait exceptionnelle.
Jean Christian, les Dernières Nouvelles d'Alsace, 27.O9.1980

Les parages d'Alsace, un frémissement : une voix dans l'hiver, le soleil comme "une boule transhumante", des images brèves, lascives. Un rien de nonchalance qui incite au rêve et dévoile une lumière palpable.
Gilles Pudlowski, les Nouvelles Littéraires, Paris, 30.10.1980


Roland Reutenauer écrit bref, sangle ses mots, insuffle à ses poèmes une tension remarquable. S'il ne fait pas bâiller ses vers, ni s'étirer son propos, c'est parce qu'il demeure dubitatif : qu'attendre de ce langage tant et tant utilisé, qu'espérer d'un vocabulaire si souvent mis à contribution, pourquoi, encore et toujours, inventer de nouveaux discours, alors que la nature, la lumière, les bruissements parlent si bien eux-mêmes ? Reutenauer évoque, de page en page, les couleurs de cette Alsace que son regard interroge quotidiennement, comme pour affirmer : peut-être ce poème dira-t-il ce que le précédent n'a point dit... Et finalement, au terme du chant, à la fin de l'effort, il reste quelques lettres accrochées, quelques mots qui "nous apprennent à vivre et à mourir, la gorge serrée sur des cailloux aveugles", et ce mystère qui ne loge en aucun dictionnaire.
Jérôme Garcin, les Nouvelles Littéraires, Paris, 22.11.1978

Loin des milieux littéraires, avec discrétion, Roland Reutenauer publie des recueils qui sont pourtant parmi les plus délicieux d'aujourd'hui... Cet élégiaque ne quitte pas les pelouses civilisées des sentiments furtifs et délicats. Il lui suffit pourtant de quelques syllabes à mi-voix pour accéder au surnaturel, comme si par une musique à la Schubert il annexait, sans peine, une subtile magie. Il faut beaucoup attendre de Roland Reutenauer.
Alain Bosquet, revue Vagabondages n° 6, janvier 1979, Paris

... Demain les fourches : un recueil majeur à notre sens, où Reutenauer, dès longtemps impliqué dans la vie rurale de son pays, l'épelle gravement, alternant ou plutôt fusionnant ses réalités quotidiennes et ses structures spirituelles. Une poésie d'assise et de langue exceptionnellement fortes...
André Doms, Le Journal des Poètes n° 7, 1978, Bruxelles